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Abstract
Context One of the objectives of the ‘Plan-cancer 2003–2007’ was to offer to every patient with cancer a multidisciplinary care management of the disease. This multidisciplinary approach makes in particular reference to the implementation of Multidisciplinary Consulting Meetings (MCM) during which every new case must be in theory discussed. To estimate MCM exhaustiveness we should be able to identify all the new diagnosed cases of cancer. In France such a work is only possible in areas where cancer registries exist.
Objective To estimate MCM exhaustiveness for patients with prostate cancer diagnosed in 2007 and who lived in Tarn's department at diagnosis.
To study factors influencing the probability for a patient to have his file discussed during MCM.
Program All the prostatic cancers diagnosed in the population of Tarn in 2007 were identified by cancers registries. The constituted list was compared with all the cases discussed during MCM in Midi-Pyrénées. By considering various situations (a case had to be discussed during MCM within three months following diagnosis, a case had to be discussed during MCM before treatment), we calculated the exhaustiveness as the ratio between the number of discussed cases from Tarn (data from regional cancer network) and the number of cancers in Tarn (data from cancer registry). Various information collected by registry of Tarn (age, initial extension of the tumour, the score of Gleason, rate of initial PSA, realised treatment) were used to identify factors associated with the probability for a patient to be discussed during MCM. Univariate (χ2) and multivariate analysis (logistic regression) were performed.
Results Four hundred fifty nine cases of prostatic cancers were identified. Among them, 59% of the cases were discussed during MCM within 3 months following diagnosis and 58% were discussed above all treatment.
The frequency of the discussion during MCM decreased with age, particularly after 80 years. Regarding gravity factors, only the fact to have a limited tumour was associated with a lower probability for patients to be discussed, whatever age. On the other hand this probability was strongly associated with the fact to be treated by prostatectomy. The prostatectomy was associated with a lower frequency of discussion during RCP and with a delayed discussion after treatment.
These results were presented to the members of the regional cancer network (in particular urologists). It is too early to see an impact on the practice but a new comparison between registry data and data from the regional cancer network will be done for the cases diagnosed in 2009.
Discussion There are in France cancer registries in 17 departments corresponding to 10 regions. The implementation of collaboration between these registries and the regional cancer network would allow having easily a good measure of the exhaustiveness of patients who have access to MCM on a large part of the French territory. In areas without registry, some methods based on the identification of cases using ‘PMSI’ could be developed. It would be interesting to test this method by comparing its results with those observed in areas with registry.
Conclusion This type of study is easy to perform if regional cancer networks and the cancer registries work together. The interest of this collaboration exceeds widely the frame of the current study because it allows the network to take advantage of the experience of cancer registries about evaluation of medical practices in population. But this collaboration is also interesting for cancer registries by facilitating the access to information usually scattered.
Contexte Un des objectifs du Plan cancer 2003–2007 était d'offrir à chaque patient atteint de cancer une prise en charge pluridisciplinaire de sa maladie. Cette pluridisciplinarité fait notamment référence à la mise en place des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) au cours desquelles le dossier de tous les nouveaux patients doit être présenté et éventuellement discuté. Evaluer l'exhaustivité du passage en RCP suppose d'être capable d'identifier tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués. En France un tel recensement n'est réalisé que dans les zones où existe un registre de cancer.
Objectif Evaluer l'exhaustivité de la présentation en RCP des cas de cancer de la prostate diagnostiqués chez des résidents du Tarn et étudier les facteurs modulant cette présentation.
Programme (description, mise en œuvre, éléments de suivi) Tous les cas de cancers prostatiques diagnostiqués dans la population du Tarn en 2007 ont été recensés par le registre des cancers. La liste ainsi constituée a été confrontée à l'ensemble des cas passés en RCP dans la région Midi-Pyrénées. En considérant différentes situations (un cas devait passer en RCP dans les 3 mois après son diagnostic, un cas devait passer en RCP avant tout traitement), nous avons calculé l'exhaustivité du taux de passage en RCP. Différentes informations collectées par le registre et permettant de connaître les caractéristiques des cas (âge, extension initiale de la tumeur, score de Gleason, taux de PSA initial, traitement réalisé) ont permis d'étudier les facteurs associés à la présentation (ou non présentation) en RCP. Une analyse univariée (χ2) puis multivariée (régression logistique) ont été réalisées.
Résultats L'étude porte sur 459 cas de cancers prostatiques. Parmi eux 59% des cas ont été présentés en RCP dans les 3 mois qui ont suivi leur diagnostic et 58% l'ont été avant tout traitement.
La fréquence de la présentation chute avec l'âge, notablement après 80 ans. Parmi les facteurs de gravité seul le fait de présenter une tumeur limitée est associée à une non présentation et cette non présentation n'est pas due à la médiation de l'âge. En revanche elle est fortement associée au fait d'être traité par prostatectomie. La prostatectomie est associée à une moindre fréquence de présentation en RCP et à une présentation tardive après traitement.
Les résultats de cette étude ont été diffusés aux membres du réseau (notamment les urologues). Il est encore trop tôt pour voir un impact sur les pratiques mais une nouvelle comparaison entre données du registre et données du DCC sera réalisée pour les cas diagnostiqués en 2009.
Discussion (perspectives de développement, limites) Il existe en France des registres de cancer dans 17 départements correspondant à 10 régions différentes. La mise en place d'une colaboration entre ces registres et les réseaux régionaux de cancérologie permettrait de disposer facilement d'une bonne mesure de l'exhaustivité du passage en RCP sur une fraction non négligeable du territoire français. Dans les zones sans registre des methodes basées sur l'identification des cas par le PMSI peuvent être développées. Il serait intéressant de les étalonner en les comparant avec les resultats obtenus dans les zones avec registres.
Conclusion (leçons apprises et messages pour les autres) Ce type d'étude est facile à réaliser si le réseau de cancérologie et un registre de cancer collaborent. L'intérêt de cette collaboration dépasse largement le cadre de l'étude de l'exhaustivité car elle permet au réseau de profiter de l'expérience du registre en matière d'évaluation des pratiques en population. Mais elle est aussi bénéfique au registre en lui facilitant l'accès à des informations habituellement dispersées.