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Abstract
Medicines substantially contribute to our health system's progress. However, several factors currently favour drug interactions and redundancy: the wide range of available medicines, a growing number of polymedicated old age persons, and an increasing use of self-medication. In addition, the very narrow therapeutic windows of certain medicines, the increased specialisation of medical treatments, and patient mobility make the rational use of medicines more complex. Medication dispensing has to face those changes.
Within this context, the need to gather all medication-related information in a single electronic patient record emerged. This includes all the medicines dispensed to the patient in any community pharmacy located in France in the last 4 months, be it prescribed medicines or OTCs. This is how the pharmaceutical record (PR) was born.
Article L 1111-23 of the French Public Health Code provides the legal basis for this record and establishes the National Council of Pharmacists as the responsible entity for its implementation. Data are collected in real time via a highly secured process and stored in a central authorised data host. Each time the pharmacist logs on the system, the information stored in the central registry is sent to his computer. Only pharmacists and the professionals legally entitled to assist them have access to this professional tool. The compulsory use of both a health professional electronic card and the patient's social insurance card ensures that nobody else can access the data.
To ensure the system is effective and works well, the National Council of Pharmacists uses a monitoring system including several indicators.
Thanks to its extended use, the PR is now the main healthcare coordination record in France.
By 30 November 2009, more than half of French pharmacies already operated the PR system. Nearly 5.6 million patients had accepted to create their PRs; of which 2 million have over 60 years of age. Every day, 200 000 PRs are consulted and in one out of five cases, the pharmacist is thus able to use information coming from another pharmacy.
To assess the interest of this sharing of data, a two-month study was conducted during the trial phase, involving 160 pharmacies located in the pilot regions. The survey was led in partnership with professional unions and the French Society of clinical pharmacy. The results were sent to the French data protection Agency to support a request to extend the use of the PR throughout the country.
577 adverse drug reactions were identified and reported: 35 redundancy cases and 482 drug interactions. In 77% of the interaction cases, the pharmacist decided to dispense the medicine initially prescribed, providing the appropriate advice to the patient. In 16% of the identified interactions, the pharmacist contacted the prescriber, leading to a change in the prescription in at least 1 out of 10 contact situations. The actions taken for the remaining interaction cases are diverse. Furthermore, the system allowed the detection of 60 cases concerning an oral anticoagulant treatment, these medicines being responsible for most of the hospital admissions caused by adverse drug reactions.
Although the sample was not large, this study seems to confirm the benefits of the PR for the patient. Thanks to the technology developed, it will be possible to gradually develop new services based on the PR.
Apart from sending urgent health alerts and batch recall messages, an anonymous interaction databank will be included in the central data host. Each time an interaction will be detected, details on the medicines and the interaction concerned will be registered. A specific form will allow the pharmacist to systematically register his decision, thus tracing the pharmaceutical act he performed. The data collected will allow to make a precise analysis of the act and its context.
Therefore, the PR will also become a unique instrument to be used in pharmacovigilance studies or impact assessment research.
Les médicaments participent largement aux progrès de notre système de soins. Cependant l'abondance de l'offre, la fréquence des polythérapies constatées chez les personnes âgées dont la population va croissant, le développement de l'auto-médication sont autant de facteurs favorisant les risques d'interactions médicamenteuses ou de redondances. Parallèlement l’étroitesse de certaines marges thérapeutiques, la spécialisation accrue de la médecine, la mobilité des patients en complexifient le bon usage. La dispensation des médicaments est confrontée à ces transformations.
De ce constat a émergé le projet de permettre le regroupement, au sein d'un même dossier électronique patient, de l'ensemble des médicaments, prescrits ou non, dispensés au cours des quatre mois précédents dans n'importe quelle officine de France. C'est ainsi qu'est né le Dossier Pharmaceutique (DP).
Le Code de la Santé Publique, par son article L.1111-23 donne au DP une assise légale et en confie la responsabilité à l'Ordre National des Pharmaciens.
Un flux montant permet, par un circuit hautement sécurisé, de collecter les données en temps réel. Elles sont centralisées chez un hébergeur agrée. Chaque connexion génère un flux descendant immédiat transmettant l'historique archivé. L'accès de cet outil professionnel est exclusivement réservé aux seuls pharmaciens et aux collaborateurs légalement autorisés à les seconder. La nécessité absolue d'utiliser conjointement une carte électronique de professionnel de santé (CPS) et une carte Vitale garantit que nul autre, quel qu'il soit, n'a accès aux données.
Pour s'assurer du bon fonctionnement et des performances du système, l'Ordre dispose d'un outil de suivi constitué d'un ensemble d'indicateurs.
Par son étendue, le DP est le premier dossier français de coordination des soins. Au 30 novembre 2009, plus d'une officine sur deux, sur l'ensemble de la France, est raccordée au DP. Près de 5,6 millions de patients ont d'ores et déjà accepté la création de leur DP, 2 millions d'entre eux ont plus de 60 ans. Chaque jour, 200 000 dossiers sont consultés et dans près d'un cas sur cinq le « compulsant » bénéficie d'informations extérieures.
Afin d’évaluer l'utilité du partage d'informations, une étude de deux mois a été mise en œuvre pendant la phase d'expérimentation auprès de 160 pharmacies des départements pilotes initiaux. Elle a été réalisée en partenariat avec les syndicats professionnels et la Société Française de Pharmacie Clinique. Une synthèse des résultats avait été transmise à la CNIL à l'appui de la demande d'autorisation de généralisation du DP.
577 événements indésirables ont été signalés:35 cas de redondances, et 482 cas d'interactions médicamenteuses. Pour 77% de celles-ci, le pharmacien a décidé de dispenser la spécialité initiale accompagnée des conseils appropriés. 16% ont nécessité un contact avec le prescripteur aboutissant une fois sur dix, à une modification de l'ordonnance. Le solde a des justifications diverses. Par ailleurs, 60 cas concernant un anti-vitamine K, médicament majoritairement responsable d'hospitalisations pour effets indésirables graves ont été conjointement relatés.
Malgré la faible taille de l’échantillon, cette étude a déjà permis de conforter les bénéfices du DP pour le patient.
Grâce à la technologie développée, de nouveaux services vont pouvoir être progressivement conçus.
Outre la transmission des messages d'alertes sanitaires et de retraits de lots, une table anonyme des interactions viendra s'ajouter aux données présentes chez l'hébergeur. Pour chaque interaction détectée, seront enregistrés les caractéristiques des médicaments concernés et le détail de l'interaction. Un formulaire permettra au pharmacien de renseigner systématiquement la décision prise, traçant ainsi son acte pharmaceutique. Les données collectées permettront une analyse fine de l'acte et des circonstances l'entourant.
Ainsi le DP deviendra également un outil unique pour la participation à des études de vigilance ou à des recherches d'impact.