Article original
Stratégie de déploiement de la check-list dans un CHUImplementation strategy of the HAS French surgical check-list in a university hospital

https://doi.org/10.1016/j.annfar.2011.04.004Get rights and content

Résumé

Le déploiement de la check-list Haute Autorité de santé (HAS) « sécurité du bloc opératoire » au sein des hospices civils de Lyon a été conduit dans le cadre du programme qualité gestion des risques 2009–2013. Deux phases se sont succédées : une période test suivie par cinq blocs pilotes puis la généralisation de la check-list auprès des 34 équipes chirurgicales. Les constats posés à l’issue de la phase test ont permis d’établir des recommandations à destination de l’ensemble des équipes. Les points essentiels en sont les suivants : un comité de pilotage chargé de la mise en œuvre et du suivi doit être constitué, une communication structurée doit être réalisée vers l’ensemble des professionnels et des métiers du bloc opératoire en insistant sur les enjeux de la check-list, le ou les métiers coordonnateurs de la check-list doivent être définis et soutenus. Lors du déploiement, les équipes des blocs opératoires ont utilisé les outils mis à leur disposition. Un accompagnement personnalisé a été proposé, il a permis la rédaction d’un « guide d’utilisation de la check-list » qui décrit la réalisation de chacun des critères pour l’équipe concernée. Cette expérience nous a montré que la check-list implique une réflexion sur les pratiques et un renforcement de la communication dans l’équipe. Les dix critères de la check-list sont autant de verrous dont il faut expliquer le fonctionnement. Ce travail doit être réalisé en équipe lors de la phase d’appropriation. Ainsi, la check-list pourra devenir une démarche sécurité pérenne.

Abstract

The check-list (CL) “Safety in Operating Room” has been introduced in our teaching hospital since 2009, associated to a “Quality and Prevention of Risks” program. This introduction was carried out over two distinct phases. The first one was a pilot start including five OR, allowing us to draw firm recommendations on the best way to perform the introduction, followed by a generalization to the other operating room (OR). The recommendations were the followings: a pilot committee including all the professionals should be constituted before the onset of introduction, a dedicated communication should focus on the actual concerns and benefits, and finally, the person questioning other care givers and filling the form should be clearly identified and supported in the OR. Meanwhile a guide on the utilization of the CL in each surgical speciality was written, and a dedicated manager was in charge of the whole procedure. This experience raised several remarks. This implementation of the CL proved to be a cause of self-interrogation on our medical practices, and the opportunity to improve communication among the professionals of the OR. Indeed, the 10 items of the OR should be thought as the last check before the no-return point, which should be shared by anyone in the OR. If these conditions were fulfilled, the CL could be viewed as an actual improvement of safety in the OR. Otherwise, CL is just a supplementary form.

Introduction

En 2008, l’OMS a lancé un programme visant à réduire le taux de complications et de décès postopératoires en proposant la « Surgical safety check-list ». Deux articles du New England Journal of Medicine [1], dont un très récent [2], ont documenté l’intérêt majeur de la réalisation de contrôles systématiques au bloc opératoire sur la morbidité et la mortalité des patients opérés [3].

En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a décliné la check-list de l’OMS en proposant la check-list « Sécurité du patient au bloc opératoire », devenue obligatoire depuis le 1er janvier 2010. Sa réalisation est très variable au sein des différents blocs opératoires, allant du simple cochage systématique en début de geste (et parfois même a posteriori) à de réelles vérifications croisées avec échanges d’informations au sein de l’équipe. Cette variabilité est probablement liée à plusieurs facteurs dont le niveau de cohésion des équipes de bloc opératoire et la stratégie de l’implantation de la check-list dans l’établissement de santé. Cet article se propose de rapporter l’expérience du déploiement de la check-list au sein d’un CHU.

Section snippets

Contexte hospitalier

Le déploiement de la check-list HAS « sécurité du patient au bloc opératoire » a été retenu en 2009 parmi les projets prioritaires du programme qualité gestion des risques des hospices civils de Lyon (HCL). Les blocs opératoires des HCL sont répartis sur cinq groupements hospitaliers. Trois de ces groupements possèdent des plateaux techniques d’une dizaine de salles d’opération au moins, ils sont multidisciplinaires ou « monospécialité ». D’autres blocs opératoires, de dimension plus petite,

Résultats

Ils concernent 934 check-lists (format papier ou numérique), 35 observations de pratiques et six entretiens avec les COPIL check-list (Tableau 1).

Discussion

Les différents constats posés à l’issue de la phase test ont permis au groupe projet d’établir des recommandations diffusées à l’ensemble des équipes et de proposer une stratégie de déploiement. Ce déploiement s’est déroulé jusqu’en fin d’année 2010, en tenant compte des organisations des pôles d’activité médicale et des projets en cours (réorganisation ou ouverture de plateaux techniques par exemple). C’est la version 2010-2 de la check-list qui a été déployée.

Conclusion

L’enjeu « sécurité des soins » de la check-list est de faire fonctionner systématiquement et durablement dix verrous (les dix critères). La pérennité de cette démarche est conditionnée par le niveau de culture sécurité des équipes. La check-list ne peut fonctionner qui si l’ensemble des acteurs lui donne le même sens. Ainsi, l’implication de l’institution est certes indispensable, mais n’est pas suffisante. La mobilisation simultanée et concertée des leaders de chacun des métiers concernés est

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références (3)

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